Au cœur des préparatifs du Carnaval de Nice !

Le Carnaval de Nice se déroule durant deux semaines et trois week-ends, au mois de février, attirant, chaque année, plusieurs centaines de milliers de spectateurs, français et internationaux.

Le Carnaval justifie, à lui seul, un motif de déplacement à Nice. Il est considéré comme le troisième plus important Carnaval du monde, après Rio et Venise. Si l’on ajoute les innombrables atouts de la région en hiver, vous avez la garantie de passer un séjour mémorable ! Pour vous mettre en appétit, je vous mets dans la confidence des secrets de fabrication du Carnaval de Nice… Suivez-moi, je vous ouvre les portes des ateliers où la magie se prépare…

L’origine du Carnaval de Nice

L’origine du mot Carnaval remonte au Moyen-Âge et provient, sans doute, des termes “carne levare” signifiant “enlève la chair » .  Il s’agissait de festoyer avant les 40 jours d’abstinence et de cuisine maigre imposés par le Carême. Le Carnaval était donc prétexte à tous les débordements.

À la Renaissance, des bals et mascarades carnavalesques se déroulent dans les rues étroites de la cité. La foule se bombarde de plâtre, de farine et d’œufs ! Mais c’est en 1873 que la manifestation s’enracine dans la modernité. Le niçois Andriot Saetone prit en effet l’initiative de fonder un “Comité des Fêtes” chargé d’organiser des festivités pour les riches hivernants en villégiature à Nice. Le Carnaval devint un véritable spectacle avec des concours de défilés de chars. En 1876 sont créées les Batailles de Fleurs.

Carnaval aujourd’hui

Le Carnaval de Nice fait partie de l’ADN de la ville. Il est la manifestation niçoise la plus connue et reconnue aux quatre coins du monde. Sans cesse renouvelé (le thème change chaque année) et en phase avec son temps (les techniques de fabrication évoluent), le spectacle conjugue innovation, impertinence et tradition, pour le bonheur des petits comme des grands !

Le Carnaval réunit deux types de défilés : le Corso Carnavalesque – de jour ou de nuit – et la Bataille de Fleurs. Tous les défilés se déroulent en extérieur, sur la Place Masséna et autour du Jardin Albert 1er. Le public peut assister aux festivités en étant soit assis dans les tribunes (places numérotées), soit debout dans les promenoirs.

Dans les coulisses, la passion et l’inventivité s’expriment avec talent

La confection des chars et des grosses têtes de Carnaval

Le Carnaval de Nice se caractérise, en partie, par ses chars immenses (jusqu’à 17m de haut et 12m de long) et ses grosses têtes humoristiques, réalisations des Carnavaliers niçois. Artisans et artistes de l’ombre au savoir-faire unique, ces derniers travaillent une bonne partie de l’année autour d’un thème imposé par la municipalité. Leur savoir-faire se perpétue souvent de génération en génération et implique plusieurs corps de métiers.

En effet, pour réaliser un char, il faut, tout d’abord, être passionné et inventif, maîtriser la mise en volume de l’illustration imaginée par les imagiers. Puis maîtriser la soudure sur les armatures métalliques. Il faut savoir réaliser un mécanisme hydraulique ou mécanique pour l’animation du char. Également sculpter du polystyrène au cutter ou à la tronçonneuse, coller des couches de papier en épaisseur, appliquer de la résine polyester, coudre des mètres et des mètres de tissus, peindre à l’aérographe, à la bombe et au pinceau pour donner enfin vie aux personnages… Il faut aussi savoir réaliser le système d’éclairage qui, lors des défilés nocturnes, donnera aux chars, un aspect merveilleux.

Un char est ainsi la résultante d’une somme de compétences et de talents. Récemment, de nouveaux métiers ont fait leur apparition dans la chaîne de fabrication. Des infographistes 3D, des ingénieurs programmeurs et dessinateurs industriels ont rejoint les équipes. Et depuis 2019, un robot à la pointe de la technologie est même venu aider à la modélisation des formes et à la découpe des blocs de polystyrène grâce à son bras articulé géant.

Des réalisations éphémères

Les Carnavaliers réalisent également une centaine de Grosses Têtes qui accompagneront les chars. Ces éléments d’animation pèsent environ 8kg pièce. Il faut bien sûr un porteur par tête. Ce sont souvent des jeunes gens et des étudiants. Les Grosses Têtes participent activement à la fête en jouant avec le public, notamment les petits. Elles font partie de l’identité du Carnaval de Nice.

Vous l’aurez compris, les ateliers du Carnaval sont de véritables ruches, au demeurant très discrètes. Pour conférer un véritable effet de surprise et de magie, le moment venu, rien ne filtre au cours de ces longs mois de travail !

Et dire que toutes ces merveilleuses réalisations sont vouées à la destruction après la fête ! Structures éphémères mais structures extraordinaires qui nous font rêver chaque année ! Respect aux Carnavaliers !

Les chars de Batailles de Fleurs

Les Batailles de Fleurs représentent un autre volet du Carnaval, plus poétique, mais indissociable de l’événement. Les défilés mettent en scène des chars entièrement fleuris sur lesquels d’élégantes jeunes filles envoient des brassées de fleurs au public. Les chars sont composés par les fleuristes niçois qui réalisent le piquage des fleurs fraîches sur les structures métalliques, et ce dans les 72h précédant les défilés. Leur travail valorisent ainsi quelques 250 000 tiges de fleurs, dont 80% proviennent de la production locale ! Cela donne le tournis, non ?

Les costumes des animatrices de chars de batailles de fleurs

Plusieurs semaines avant la manifestation, les jeunes filles qui monteront sur les chars sont sélectionnées sur castings. Chacune d’elles aura alors le privilège de porter un magnifique costume réalisé, dans un atelier éphémère dédié au Carnaval, par 4 costumières issues du monde du spectacle. Avec leurs doigts d’or, ces dernières jonglent, avec une incroyable dextérité, avec les tissus et les matériaux originaux, laissant libre cours à leur imagination sans limite. Les costumes et les accessoires sont totalement inédits et réalisés en fonction du thème de l’année. En moyenne, il faut entre 40 et 200 heures pour confectionner un costume. Dans le brouhaha des machines à coudre, la discrétion est aussi de mise… jusqu’au Jour J où les jeunes filles, sublimées par ces habits de fête, exposent au public l’immense talent de ces couturières qui s’affairent de longues semaines dans l’ombre des ateliers.

Le matin du défilé, en plus d’être habillées, les apprenties-mannequins sont maquillées et coiffées par des équipes professionnelles.

Les artistes de rue et autres joyeux circassiens

Que serait le Carnaval sans ses joyeuses troupes de musiciens et d’animation ? Réel carrefour international, le Carnaval accueille des dizaines de groupes du monde entier venus partager avec le public leurs traditions, leurs danses, leurs musiques et leurs conceptions artistiques des arts de la rue et du spectacle. L’innovation et la modernité est toujours au rendez-vous, créant la surprise parmi le public conquis.

Le Carnaval possède, en outre, sa propre troupe d’animation éphémère. Constituée chaque année sur casting à partir du mois de décembre, la Brigade d’Animation des Tribunes est une bande d’une trentaine d’intermittents du spectacle. Acrobates, jongleurs, équilibristes ou contorsionnistes, mais aussi danseurs et autres personnes douées de talents scéniques se transforment alors en “fous du Roi” et en “chauffeurs de salle”. Dotés d’une forte énergie, ils insufflent un supplément de folie dans les tribunes et le cortège du Carnaval de Nice. Une brigade talentueuse qui marche sur les mains et qui se tortille dans les gradins .. une formule qui fait ses preuves à chaque édition !

---

Vous aimerez aussi