A la découverte de “Nice, patrimoine mondial de l’Unesco”

Cela vous a peut-être échappé mais les Niçois, eux, l’attendaient depuis près d’une dizaine d’années…
L’inscription de Nice au patrimoine mondial par l’Unesco est effective depuis le mois de juillet 2021 !

En tant que « ville de la villégiature d’hiver de Riviera », l’inscription de Nice sur la liste de l’Unesco repose sur un ensemble urbain de 522 hectares. Celui-ci comprend la très renommée Promenade des Anglais, mais aussi les quartiers bourgeois et arborés de Cimiez et du Mont-Boron, les sublimes villas et hôtels de charme répartis dans différents quartiers, la végétation à la fois locale et exotique, ainsi que l’urbanisme et l’architecture qui ont façonné la ville à travers deux siècles et demi d’activités touristiques.

Je commence par un peu d’histoire pour expliquer le contexte… A ce stade de mon récit, je passe volontairement la période de la préhistoire (Musée Terra-Amata), de l’Antiquité (Ruines et musée d’archéologie de Cimiez) et les vestiges du Moyen-Age (Crypte archéologique Place Garibaldi, ) pour me concentrer sur l’arrivée à Nice des premiers riches hivernants anglais, puis russes. Bien avant d’être le paradis des estivants, Nice a en effet été, entre la fin du XVIIIème siècle et la fin du XIXème, le refuge hivernal d’aristocrates et têtes couronnées. Ceux-ci délaissaient le froid de l’Europe du Nord pour séjourner sur la Côte d’Azur. Nice s’est alors réinventée pour mieux accueillir cette noblesse en quête de soleil, de fêtes, de vie mondaine et de douceur de vivre. Les hôtels de luxe, palais et les villas cossues ont fleuri en périphérie de la vieille ville, puis sur les collines. Les talentueux architectes des différentes époques ont ainsi offert à Nice un patrimoine architectural remarquable et merveilleusement éclectique.

Je vous invite à découvrir cette richesse en vidéo et en vous baladant dans quelques-uns des plus beaux quartiers de Nice.

De la Promenade des Anglais à la colline du Mont-Boron

Paris a les Champs-Élysées, Nice a sa Promenade des Anglais !

Vitrine de Nice et fierté des Niçois, la Promenade des Anglais borde, sur 7 kilomètres, la Baie des Anges et la Méditerranée. Depuis sa création dans les années 1820 par le Révérend anglais Lewis Way, la Prom’ comme la surnomment les locaux, a su évoluer et conserver son pouvoir d’attractivité. Joignez-vous aux promeneurs et aux cyclistes qui, dès le matin, viennent profiter de la lumière et de l’incroyable camaïeu de bleus de la mer. Sur le trottoir nord, les palaces et les immeubles d’habitation rivalisent de beauté et de style. Certains bâtiments sont classés Monuments Historiques.

Quelques façades remarquables à contempler sur votre parcours

• La Villa Collin de Huovila, 139, Promenade des Anglais (1911) – Bâtiment privé. Maison surélevée sur deux niveaux et surmontée d’un belvédère.
• Le Palais de l’Agriculture, 113 Promenade des Anglais (1900) – Style Belle Époque – Bâtiment public – L’édifice a conservé l’intégralité de ses décors intérieurs d’époque.
• L’hôtel Le Négresco, 37 Promenade des Anglais (1913) – Style Second Empire – Bâtiment public – Classé 5*, le palace est référencé parmi les plus beaux hôtels du monde.
• Le Musée Masséna, 65 Rue de France et Promenade des Anglais (1898 – 1901) – Style néo-classique – Bâtiment public. Inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques, la Villa Masséna, joyau architectural, présente, dans son écrin arboré, l’histoire de Nice au XIX° siècle.
• Hôtel Le West-End, 31 Promenade des Anglais (1842) – Style classique – Bâtiment public
• Hôtel Westminster, 27 Promenade des Anglais (1881) – Style Belle Époque – Bâtiment public – L’hôtel a conservé de grands salons, un escalier monumental, et un hall aux singulières fresques baroques.
• Le Palais de la Méditerranée, 13 Promenade des Anglais (1928) – Style Art Déco – Bâtiment public – Temple des arts et des jeux durant les années folles, il apparaît, dès sa construction, comme le plus grandiose casino du monde. Aujourd’hui, le bâtiment abrite un hôtel 5* et un casino.

En vous dirigeant ensuite vers le port

En vous dirigeant vers l’est depuis la Promenade des Anglais, vous atteindrez, sans même vous en rendre compte, le Quai des États-Unis et le Quai Rauba Capeù. Vous ne résisterez pas à vous prendre en selfie devant le #ILoveNice avec la Mer Méditerranée en fond. Vous vous amuserez aussi à deviner l’heure grâce à votre ombre portée sur le cadran solaire !

Empruntez ensuite l’escalier qui monte à la Colline du Château. Ce petit promontoire est un site naturel classé. Vous apprécierez ce véritable labyrinthe de verdure pour la fraîcheur de ses sous-bois et de sa surprenante chute d’eau.  Véritable balcon sur la mer et sur le port de Nice, la Colline du Château offre, en outre, des panoramas tout à fait exceptionnels, du lever du jour jusqu’à la tombée de la nuit (photo de couverture @OTM NCA / J.Kelagopian).

Redescendez ensuite sur le Port. L’environnement  architectural qui sert d’écrin au bassin principal est remarquable et joliment coloré d’une palette ocre, jaune et rouge, en symétrie autour de l’église Notre Dame du Port. Les yachts, les voiliers et près d’une centaine de barques traditionnelles en bois en font un haut lieu touristique, au même titre que les nombreux commerces, lieux d’expositions et restaurants qui participent de ce fait, à l’attrait de ce quartier.

Coco Beach et le Mont-Boron

À quelques encablures seulement du Port… Coco Beach et la Réserve. L’été, les Niçois prennent d’assaut la petite plage de galets et les rochers au bord de l’eau. Les locaux profitent alors du calme et d’une nature préservée. Face à la mer, les magnifiques villas semblent, quant à elles, prendre des bains de soleil. Remarquez la Villa La Tour, plus connue sous le nom de Château de l’Anglais et son excentrique façade rose, inspirée des palais de maharajas… Passé le Cap de Nice, vous apercevrez la silhouette de la Villa Beau Site, témoignage fantasmagorique d’un riche palais de style oriental comprenant plusieurs terrasses.

Un peu plus haut, le parc forestier du Mont-Boron offre aux promeneurs et aux jogguers ses 11 kilomètres de sentiers balisés et 57 hectares au cœur d’une forêt méditerranéenne (pins d’Alep, caroubiers, oliviers sauvages et espèces rares). Dans ce dédale de chemins aménagés, vous atteindrez le joli fort militaire du Mont-Alban. De là, vous ne saurez détourner les yeux du panorama unique qui se présente à vous… D’un côté, l’Italie de l’autre l’Estérel, au milieu l’extraordinaire rade de Villefranche-sur-Mer, la presqu’île du Cap-Ferrat, Nice et les reliefs montagneux des Alpes. La vue est tout simplement sublime…

Balade dans le quartier résidentiel de Cimiez

Idéalement situé sur les hauteurs de Nice, le site historique de la Colline de Cimiez porte encore les traces d’une occupation humaine à l’époque gallo-romaine (Musée d’archéologie, arènes et thermes).  Au 8^ème siècle, des moines franciscains s’y installèrent et fondèrent un monastère encore en activité aujourd’hui (le Monastère de Cimiez).

Puis, durant la Belle Époque, le quartier devint le lieu de villégiature favori des monarques européens (Reine Victoria, Georges V, Édouard VII et Léopold II). Une grande oliveraie, une roseraie, des jardins paysagers, des bâtiments résidentiels élégants, des musées… La visite de ce quartier vous charmera assurément.

Quelques bâtiments remarquables à découvrir dans ce quartier

• Excelsior Regina Palace, 71-73, boulevard de Cimiez (1897) – Style Classique (immeuble d’habitation), ancien hôtel qui a accueilli la Reine Victoria lors de ses séjours à Nice.
• Musée Matisse, 164 Avenue des Arènes de Cimiez (1685) – Style classique (bâtiment public) – Dans une villa génoise du XVIIème, au cœur des jardins de Cimiez, le musée monographique permettant de suivre l’évolution artistique du peintre qui vécut à Nice de 1917 jusqu’à sa mort en 1954.
• L’Alhambra, 46-48 Boulevard de Cimiez (1900) – Style néo-mauresque (immeuble d’habitation).
• Palais Tony Pin, 16 Bd Prince de Galles (1908) – Style Belle Epoque – Un des premiers « Palais » de Cimiez à vocation résidentielle et non hôtelière.
• Parc et Château de Valrose, 28, avenue de Valrose (1867) – Style Néo-gothique (bâtiment public). Le grand château, le petit château, l’isba, le parc et ses statues sont classés monuments historiques.
• Monastère de Cimiez et ses jardins, Place Jean-Paul II (800) – Style gothique (bâtiment public) – Lieu de pèlerinage très fréquenté au XVIème siècle. L’ensemble du monastère, ainsi que le sol de l’ancien jardin et du cimetière, sont classés au titre des Monuments historiques. Anciennement potager des Franciscains, les jardins largement fleuris et artistiquement taillés, prêtent à la rêverie ou à l’émerveillement. Des pergolas anciennes s’appuient sur l’édifice et sont recouvertes de rosiers grimpants à la floraison généreuse.
• Jardin des Arènes de Cimiez, vaste oliveraie constituée de milliers d’oliviers plus que centenaires, pelouses libres d’accès.
• Villa Paradiso, 24 Bd de Cimiez (1881) et son parc. La villa (style Belle Epoque) fut construite pour la baronne Van Zuylen Van Nyevelt de Haar, née Rothschild
• Manoir Belgrano, 5 Boulevard Edouard VII (1911) –  Style Renaissance (immeuble d’habitation).
• Palais Les Marguerites, 3 Avenue Liserb (1904) – Style Art Nouveau (immeuble d’habitation).
• Musée national Marc Chagall, Avenue du Docteur Ménard. La collection permanente est la plus grande collection publique d’œuvres du peintre Marc Chagall. Chagall en lui même avait supervisé le projet architectural et pensé le parcours comme une progression dans son univers.

Le Vieux-Nice

L’inscription concerne une partie de la vieille ville seulement : le Cours Saleya, les Ponchettes et l’Opéra de Nice.

Le reste de la vieille-ville ne fait pas partie du périmètre de l’inscription car elle correspond à un développement antérieur de la ville, tout comme le quartier Garibadi. Le Vieux-Nice est, néanmoins, un festival de sensations à lui tout seul ! Ruelles étroites, façades jaunes et ocres, boutiques d’artisans et petits commerces, restaurants et places animées font, en effet, l’âme de ce vieux quartier qui vit de jour comme de nuit, sans oublier, bien sûr, le marché du Cours Saleya,

Quelques éléments remarquables dans le Vieux-Nice (dans le périmètre d’inscription et en dehors)

• Le Palais Lascaris, 15 rue Droite. (Milieu du 17ème siècle). Classé au titre des Monuments Historiques, ce palais est certainement le monument le plus remarquable du baroque civil niçois par son escalier monumental orné de fresques et ses salons luxueusement décorés. La collection du musée s’articule autour de l’art et de la musique.
• Chapelle de la Miséricorde, Cours Saleya – (Bâtie à partir de 1740). De style Baroque. La richesse de ses décorations intérieures, l’originalité de ses volumes et les peintures de Bistolfi en font un véritable joyau baroque
• Cathédrale Sainte-Réparate, 3 Place Rossetti (1699) – Style Baroque. Promue cathédrale au XVIe siècle, elle est le plus vaste sanctuaire du Vieux-Nice.
• Palais Caïs de Pierlas, Place Charles Félix (1693) – Style Baroque
• Église Saint-François de Paule, 10 Rue Saint-François de Paule (1736 à 1775) – Style néo-classique
• Palais de Justice, Place du Palais de Justice (1890-1892). Le Palais de Justice adopte la morphologie très traditionnelle à colonnade et grand escalier du style néo-classique
• Palais Rusca, Place du Palais de Justice (1776). Ancienne garnison aujourd’hui transformée en Tribunal d’Instance de Nice
• Opéra, 4 Rue Saint François de Paule (1885). Construit sur l’emplacement d’un ancien théâtre, dans différents styles, notamment baroque.
• Palais des Ducs de Savoie, Rue Alexandre Mari (1559 – 1826) – Style néo-classique. Siège de la résidence du Préfet.
• Tour Saint-François, 2 ruelle Saint-André (1723 - 1792) – Style baroque – À 50m du sol, profitez ainsi d’une vue époustouflante à 360 ° sur les toits de Nice.

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